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1815. Napoléon 1er à Waterloo. Les conséquences de la campagne de Russie.

Centurie IV. Quatrain 75.

Prêt à combattre fera défection,

Chef adversaire obtiendra la victoire :

L’arrière-garde fera défention,

Les défaillants morts au blanc territoire.

ANNÉE TROUVÉE : 1815. Napoléon 1er à Waterloo. Les conséquences de la campagne de Russie.

 

Explications :

« Prêt à combattre fera défection, Chef adversaire obtiendra la victoire » : ce quatrain concerne la bataille de Waterloo qui s’est déroulée le 18 juin 1815. Les combats n’eurent pas lieu sur le territoire de la commune de Waterloo, mais un peu plus au sud, sur les territoires des communes actuelles de Lasne, Braine-l’Alleud et de Genappe, à 20 kilomètres au sud de Bruxelles. Toutefois, Wellington écrivit la dépêche annonçant la victoire des coalisés depuis son quartier général situé à Waterloo, fixant ainsi ce nom à la bataille qui fut initialement appelée en France « bataille de Mont-Saint-Jean », lieu effectif de l’engagement.

 

Cette bataille a opposé l’armée française dite « Armée du Nord », dirigée par l’empereur Napoléon Ier, à l’armée des Alliés, dirigée par le duc de Wellington (« Chef adversaire obtiendra la victoire ») et composée de Britanniques, d’Allemands (contingents du Hanovre, du Brunswick, du Nassau), de Néerlandais (unités belges et hollandaises), rejointe par l’armée prussienne commandée par le maréchal Blücher. Elle s’est achevée par la défaite décisive de l’armée française. En Allemagne, la bataille est dénommée « Victoire de la Belle-Alliance » (Belle-Alliance Sieg), du nom de l’auberge où eut lieu la rencontre entre les deux généraux en chef des coalisés à la fin de la journée.

 

L’histoire : le 18 juin à 11 h 45, Grouchy, avec 32 000 soldats français (« prêt à combattre fera défection ») était à Walhain (22 km au sud-est de Mont-Saint-Jean) où, dit-on, il dégustait des fraises en compagnie du notaire Hollert à la terrasse d’une auberge. Le bruit du canon, indiquant que la bataille venait de commencer à Waterloo, y a incontestablement été entendu. Le général Gérard, qui commandait le 4e corps, aurait suggéré à son chef de « marcher au canon ». Le maréchal aurait refusé de prendre une telle initiative pour s’en tenir aux ordres qu’il avait reçus. Plus tard, Napoléon et d’autres ont fait de cette passivité la cause de la défaite de Waterloo. On passe souvent sous silence le fait que le 18 à 2 heures du matin, Napoléon ait reçu une lettre de Grouchy écrite quatre heures auparavant l’informant qu’une colonne de Prussiens se repliait en direction de Wavre. Napoléon n’a donné aucune suite immédiate à cette lettre. Les historiens actuels sont convaincus que Napoléon a donné des ordres tardifs et peu clairs et que Grouchy n’aurait pas pu rassembler ses forces et les amener à temps à Waterloo.

 

Selon les historiens contemporains, les chiffres des victimes de cette bataille peuvent varier faiblement. Suivant Jacques Logie, elle a occasionné 9 500 morts et plus de 30 000 blessés, auxquels viennent s’ajouter près de 4 000 disparus. On dénombre en outre 8 000 à 10 000 français faits prisonniers. De plus, après la bataille, un grand nombre de blessés succombent rapidement, suite à des chocs ou à des hémorragies (pour les plus gravement atteints), mais aussi de déshydratation (pour les blessés plus légers auxquels les distributions d’eau ne parviennent pas à temps). Pour les quatre jours d’affrontement de la campagne de Belgique de juin 1815, on dénombre du côté français 11 500 morts, parmi lesquels 14 généraux et 33 900 blessés ; dans les rangs des armées de Wellington, on compte 5 260 morts, dont 5 généraux et 14 500 blessés, et de Blücher, 6 900 morts et 17 000 blessés. À ces victimes humaines, il faut ajouter près de 12 000 chevaux tués.

 

«L’arrière-garde fera défention, les défaillants morts au blanc territoire ». Les deux derniers vers concernent La campagne de Russie, qui fut une campagne militaire menée par Napoléon 1er, désignant l’invasion française de la Russie impériale. Elle a pour principale cause la levée par Alexandre Ier de Russie, du blocus continental imposé par Napoléon depuis 1806 à toute l’Europe contre le Royaume-Uni. Au début de l’invasion et jusqu’à la prise de Moscou, face à une armée impériale russe inférieure en nombre, l’avantage est aux forces napoléoniennes. Mais le prince russe Mikhaïl Koutouzov, général en chef relève le moral de son armée et l’encourage à mener une contre-offensive, en organisant le harcèlement de la Grande Armée lors de la retraite française. C’est ainsi que les maladies, l’hiver, mais aussi les soldats et la population russe, sont responsables de la défaite de Napoléon en Russie.

 

L’histoire : à partir de novembre 1812, l’hiver russe cause de nouveaux tourments à l’armée française. Presque tout le monde marchait. L’Empereur qui suivait dans sa voiture en descendait deux ou trois fois chaque jour et marchait aussi pendant quelque temps. Le 7 novembre, alors qu’ils atteignent Smolensk, commencent les grands froids de l’hiver russe ; le thermomètre descend jusqu'à -22°C et le sol se couvre de neige (« au blanc territoire »). Au bivouac, les chevaux non munis de fers à glace périssent par milliers et bientôt, les hommes subissent le même sort. Des scènes d’anthropophagie sont décrites par des soldats et des officiers comme le général Sołtyk. Cependant, grâce aux dispositions prises par Napoléon, l’armée avance toujours. Le courage des soldats semble augmenter avec l’étendue des privations et des dangers.

 

Finalement, l’armée qui se replie, avance à marches forcées et arrive le 25 novembre à la Bérézina, sur laquelle Napoléon fait jeter des ponts et dont il préside les travaux. La traversée de la rivière Bérézina amène une victoire tactique pour Napoléon, quand Koutouzov, décidant que le temps est venu pour une bataille rangée, attaque la partie de l’armée française restée du mauvais côté de la rivière. Les Russes ayant été repoussés, tous les Français en arme peuvent franchir les ponts. L’arrière-garde commandée par le maréchal Ney (« l’arrière-garde fera défention » « défention » pour défense), retient l’ennemi. Seuls restent de l’autre côté les malades, les blessés et les déserteurs ; ceux-là mêmes qui, par abattement et désespoir, ont refusé de passer les ponts durant la nuit précédant la bataille et qui ensuite se sont bousculés dans une cohue indescriptible au dernier moment (d’où l’expression proverbiale : « c’est la Bérézina »). Certains se noient dans la rivière, en tentant de la traverser à pied, car l’épaisseur de la glace n’est pas suffisante pour supporter leur poids.

 

« Les défaillants morts » : les dernières recherches sérieuses sur les pertes de la campagne de Russie sont données par Thierry Lentz. Du côté français, le bilan est d’environ 200 000 morts (la moitié au combat et le reste de froid, de faim ou de maladie) et de 150 000 à 190 000 prisonniers tombés entre les mains de Koutouzov. Pour le reste, 130 000 soldats quittèrent la Grande Armée au cours de la marche sur Moscou et près de 60 000 se réfugièrent chez des paysans, nobles et bourgeois russes. Moins de 30 000 soldats repassèrent le Niémen avec Murat. Côté russe, les récentes publications d’Oleg Sokolov tendent à établir les pertes à 300 000 morts dont 175 000 au combat, ce qui est très important mais, selon Thierry Lentz, invérifiable en l’état des études disponibles. Enfin, malgré des actes de générosité des deux côtés, les prisonniers qui tombèrent entre les mains des Français ou des Russes furent globalement maltraités.

 

Signification du quatrain :

En 1815, une armée prête à combattre sera absente et le chef ennemi obtiendra la victoire. Lors de la retraite de Russie, l’arrière-garde assurera la défense mais il manquera à Waterloo tous les soldats morts dans le territoire enneigé.

 

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0 (http ://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr)

Source : ArticleBataille de Waterloo de Wikipédia en français (http ://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Waterloo).

Source : ArticleCampagne de Russie de Wikipédia en français (http ://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_de_Russie).

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